CloClo claque une durite
[extrait du livre
de Fabien Lecœuvre
Je soussigné, Claude François, pp.
230-231 (Albin Michel, octobre 2007)]
(...)
En novembre 1974, Le Canard Enchaîné publie une note de
service interne signée de Claude François et adressée aux musiciens, danseuses,
choristes et techniciens.
(...)
__________
Je commence à en avoir plein les pieds de vos petits
effets de récupération maladive et infirme, de votre mentalité désaxée... Vous
volez des peccadilles à gauche et à droite, et vous commencez à m’énerver.
En date du 13 octobre 1974, vous avez encore, au gala
de Neuf-Château, volé pour plus de cent mille francs
de jouets en peluche. J’ai remboursé cela. Je ne veux pas vous rappeler la Chunga où je vous ai soupçonnés, surpris et constaté des
vols. Mais je voudrais vous faire savoir que sitôt le moindre élément, chaque
personne même la plus indirectement responsable d’un moindre vol, sera éjectée
de ma troupe avec perte et fracas.
J’ai remboursé pour la dernière fois de ma vie des
peccadilles de ce genre. Je n’en accepterai plus jamais d’autres. Je vous
préviens tous : les Foudoux, les Stamp, les Karine et autres voleurs de petite circonstance,
que je ne supporterai plus jamais ce genre de plaisanteries, car elles sont
énervantes et indignes de votre talent... si vous en aviez jamais aucun.
Je vous ai prévenus de façon officielle. Attendez-vous
au pire à partir de maintenant.
Je vous signale que je suis un fou de la hiérarchie.
Je suis un fou furieux de la discipline. Je méprise et détruis tout obstacle à
cette forme d’idéalisme. En l’occurrence, ma forme.
Alors je vous préviens : vous ne serez pas les
gagnants avec moi. Je gagnerai toujours. Avec mon mépris, vous aurez mon poing
dans la gueule qui que vous soyez, quelques muscles que vous puissiez
transporter, quelle que soit la connerie, en même temps que les muscles, que
vous puissiez transporter.
Avec le plus grand mépris du monde.
Votre Claude François.
PS : je vous soupçonne autant les uns que les
autres. Chaque élément de la troupe est soupçonné, est méprisé par ma personne.
Je voudrais que vous le sachiez.
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