C’est un amour, d’accord, mais faut qu’il cesse de...

Petites perles d’intolérance chinées sur le Net par Noëlle Clou pour Gael

[Publication : mars 2007, p.198]

 

 

 

— S’il pouvait arrêter les lentilles noires et la coupe nazi bol ce serait cool.

 

— Moi j’te dis qu’s’il pouvait arrêter la chanson, on l’aimerait encore plus.

 

— Toujours à tourner en classe, s’il pouvait cesser de s’acharner sur mon cas, me foutre la paix une bonne fois pour toutes... Un bon prof, moi j’vois pas. 

 

— Et alors toujours flippé qu’on pique ses idées, s’il pouvait cesser d’entourer de secret ses travaux, on dirait qu’il invente la bombe atomique.

 

— Juste s’il pouvait arrêter de raconter conneries sur conneries, ça nous ferait des vacances, quel mytho.

 

— S’IL POUVAIT ARRÊTER AVEC SES CRIS D’ENCOURAGEMENTS LE DIMANCHE AU HOCKEY.

 

— S’il pouvait arrêter de jouer les séducteurs dans les films de sa mère, celui-là.

 

— Il critique toujours tout le monde, arrête de creuser, Totor, t’as le bout des doigts qui saigne.

 

— S’il pouvait cesser de jouer assis sur scène comme une vache et bouger un peu, ça serait le nouveau dieu des six-cordes ou presque.

 

— Et que je me roule tout le temps par terre, arrête, tout se prend dans tes poils, chéri.

 

— S’il pouvait stopper de me donner du fil (barbelé) à retordre et me laisser poster mes mails en paix.

 

— S’il pouvait arrêter de se choper tous les microbes qui passent par la crèche, ça m’arrangerait aussi.

 

— Qu’il cesse de penser, de « faire le point », ce tic ridicule.

 

— Pourrais-tu stp demander à Thomas s’il pouvait arrêter de me chercher des poux dans la tête pour que dalle ? Merci. Il fait quoi ce soir, Thomas ?

 

— S’il pouvait arrêter de nous MATER quand on passe à la douche.

 

— Alors aussi s’il pouvait arrêter de lire des BD de super-héros stéroïdés et ouvrir un journal...

 

— S’il pouvait arrêter de faire des bêtises exprès, son gamin, moi ça m’éviterait de le gronder... Et de revoir cette grosse conne... Oups, pardon, je me lâche.

 

— Faut bien cacher le vin et les clopes – s’il pouvait arrêter en même temps que moi, ce serait classe, j’ai l’air plus jeune qu’avant je trouve.

 

— S’il pouvait cesser de nous prendre pour des cons en disant tout le temps « c’était une erreur ».

 

— D’ailleurs s’il pouvait arrêter de me parler de nanas aussi, tant qu’à faire.

 

— S’il pouvait arrêter de dépendre des autres.

 

— Il n’a pas compris que l’aftershave n’a aucun pouvoir déodorant, alors s’il pouvait arrêter de me coller...

 

— C’est un amour mais s’il cessait d’aboyer, ça me déconcentre.

 

— Ça puait trop la cigarette et y avait une dame qui fumait, alors je lui ai demandé si elle pouvait arrêter, elle a dit d’accord quand tu seras plus là !

 

— Tu diras à ta mère que si elle pouvait arrêter de visiter les hôpitaux à chaque fois qu’elle va quelque part, ça fera des économies.

 

— Si elle pouvait cesser d’y penser et profiter de la vie, la Maria, on se sentirait mieux tous les deux.

 

— Si elle pouvait arrêter de me rappeler tout le temps des trucs désagréables, se serait bien, quand même... Ils sont morts quand j’avais deux ans, c’est bon, j’ai pas de souvenirs, lâchez-moi.

 

— Maintenant que j’ai trouvé ma moitié et que je suis plus en recherche, s’il pouvait arrêter ses mails gluants, ce con.

 

— Si elle pouvait arrêter de faire des petites moues boudeuses dignes d’une gamine de huit ans, elle en a dix fois plus.

 

— Je lui ai gentiment demandé si elle pouvait juste arrêter un peu de parler parce qu’elle me donnait mal à la tête, elle s’est mise à pleurer, je te jure que c’est vrai.

 

— Même en été elle frissonne, qu’elle arrête, elle doit avoir l’air d’une pauvre folle égarée qui vient de sortir par effraction d’un asile.

 

— Enfin, si elle pouvait arrêter trente secondes de me raconter la vie de Haydn, je m’en fous de Haydn.

 

— À chaque fois je demandais à la gynécologue si elle pouvait arrêter l’effeuillage, c’est humiliant malgré tout, rien à battre manifestement.

 

— En revanche si elle pouvait arrêter de nous faire ce sourire ridicule chaque fois qu’elle nous voit, ça m’arrangerait, on n’a pas couché ensemble au camping.

 

— Un détail qu’elle cesse de se plaindre sur tout ce qui est cassé, ou perdu, ou volé, qu’elle dit.

 

— Adorable sauf les ardoises qu’elle laisse chez le coiffeur, c’est le budget américain au Koweït.

 

— Ça lui prend de temps en temps, faut qu’il stoppe la bagnole et se « dégourdisse » – j’ai envie de le tuer, on est toujours en retard.

 

— Le menton toujours dans sa main, je me la pète intello, faut qu’il arrête ce cinéma.

 

— Toujours à parler de lui à la troisième personne, il souffre du syndrome de personnalité multiple, faut qu’il arrête de voir ces gens.

 

— Faut qu’elle cesse de jouer les stars, l’ai-je bien descendu l’escalier de mon génie, tu vas rater une marche pov’ cloche.

 

— Et je me lèche les plaies en public – qu’il cesse tout de suite ou je me barre.

 

— Faut qu’elle arrête de casser tout ce qui porte un pénis, l’amour ça commence par s’aimer soi-même, je sais elle aura du mal.

 

— Il me répète que s’il arrêtait la peinture il aurait peut-être une vie normale – je ne sais même pas ce que ça veut dire.

 

— Il surjoue tout comme à la télé, c’est fatigant, qu’il arrête cinq minutes et ça fera cinq minutes de gagnées.

 

— Mon fils aîné vient d’être engagé comme informaticien dans un garage, ce serait bien maintenant qu’il s’arrête de boire.

 

— Faut qu’il m’explose la tête avec son ex à chaque début de week-end, tu le crois ça ?!

 

— Je lui ai dit mille fois d’arrêter de voir le monde en noir et blanc, elle écoute pas.

 

— Il a un talent fou, juste le truc des chaînes en or qu’il porte ça fait tache.

 

— C’est le plus beau bébé du monde, mais bon, s’il pouvait cesser de tomber toutes les vingt secondes et cracher ses repas sur moi, ce serait bien.

 

— On a tout essayé pour qu’il arrête de ronfler : siffler, le bouger, colmater la brèche, rien. Il ronflait tellement qu’impossible de se rendormir, du coup, je l’ai viré.

 

— Il faudrait qu’il arrête de dialoguer avec son ordinateur et qu’il voyage un peu, rencontre des vrais gens, je sais pas, c’est un zombie ton mec.

 

— Allez tous un mot pour qu’il arrête de faire du boudin quand il nous invite, c’est immangeable.

 

— Tout ce que je voudrais c’est qu’il arrête de se teindre les cheveux, le marron grizzly c’est pas trop crédible.

 

— Il faut qu’il arrête de nous saouler avec ses crises de nerfs pour un oui pour un non, on a passé l’âge depuis la Grèce.

 

— Par pitié qu’il remette ses chaussures, et qu’il arrête, oh oui, qu’il arrête de marcher pieds nus.

 

— Toi tu arrêtes de m’écrire, je te connais pas.

 

— Elle dit à son mec qu’il faut qu’il arrête de s’imaginer qu’il est irremplaçable, car ce n’est pas le cas. Elle lui dit de dégager et il dégage : fallait voir sa gueule à elle après.

 

— Sympa ton mari mais complètement malade de jalousie, il te surveille tout le temps et nous téléphone sous n’importe quel prétexte pour savoir ce que tu as fait de la journée, c’est pas normal. Qu’est-ce que tu as fait de la journée ?

 

— Lui, d’abord, qu’il cesse de se flageller tous les soirs au pied de son lit pour expier sa faute de rouler en scooter.

 

— Il est vraiment temps qu’il arrête de soupirer à chaque fois qu’on lui demande de rendre un service.

 

— Il faut qu’il arrête de ne parler que de sa femme et qu’il se mette au boulot, on est en mars déjà.

 

— Pour qu’il arrête de perturber le travail en équipe, on peut lui lancer un regard appuyé, sourcils froncés, lui faire comprendre la gêne qu’il procure. Sinon c’est un chouette chien.

 

— Il faut qu’il arrête de se comporter de la sorte, comme si rien n’avait changé, comme s’il pouvait toujours faire des avions en papier et me les lancer dans la figure.

 

— Surtout tu lui dis de m’appeler, qu’il arrête de m’envoyer que des textos, il est timide de la mort ou quoi ?

 

— Faudrait peut-être qu’il arrête de se comporter comme un enfant et agisse en homme, qu’il arrête de faire semblant de connaître le foot aussi.

 

— Qu’il stoppe de snifer de la coke, j’ai parfois l’impression qu’il me voit pas, ni la chambre, ni la maison, ni le quartier.

 

— Il portait la grande bavette que je lui avais faite pour qu’il arrête de tacher ses cravates. Nous étions tous détendus, on a raconté des potins, il avait quand même l’air un peu con.

 

— Qu’il arrête de se justifier, de radoter et surtout de jouer avec ses stylos.

 

— J’aimerai aussi qu’il arrête de me baver dessus dans l’ascenseur, mais ce sera la prochaine étape.

 

— Qui offrira un cornet de glace à Rafael pour qu’il arrête de sucer son micro ? Je n’ai compris aucun mot de sa nouvelle chanson. Il est mou.

 

— Qu’il arrête de manger n’importe comment (pâte, pizza, chips, hamburger franchement c’est équilibré comme repas).

 

— Mec, arrête de délirer, tu as vu l’heure ?

 

— Faut qu’il arrête de me fixer comme ça, sinon je lui en colle une.

 

— Qu’il arrête de couper la parole tout le temps, qu’il laisse parler ses invités, et puis moi aussi.

 

— Le serveur du bar du samedi : faut qu’il arrête de me sourire comme ça, c’est interdit, tu as vu ses dents ?

 

— Que mon mec arrête de m’amener mon petit déj’ au lit, y en a marre qu’on baise plus le matin.

 

— Je me suis dit qu’il fallait qu’il arrête de me ruiner mes jeudis. Un bac en contreplaqué rempli de livres, lancé direct dans la mâchoire, ça doit faire mal...

 

__________

 

Revenir à la page d’accueil, .