Impressions auto-référentes

 

 

 

 

Projet plastique # 14  

« 3 pansignes »

 

Il s’agit de trois panneaux administratifs classiques (60 cm x 48 cm), sur pied (hauteur de chaque pièce, 1 m 70), du genre de ceux que l’on trouvait naguère dans certains bureaux de poste, ou du côté de la fonction publique (pardon, aucune intention de se moquer — j’ai même l’impression que ces horreurs reviennent, en dépoussiéré, dans certains « grands hôtels » type Disney, Marriot ou Hilton). Ils servaient, ces panneaux, à signaler les guichets disponibles, les manifestations culturelles du mois, etc.

 

Le pied circulaire, en inox, est lourd et stabilise l’ensemble. La hampe, creuse et légère, brille du même inox passé. Le panneau proprement dit se compose d’un rectangle de velours brunâtre, strié de rainures horizontales espacées d’un centimètre environ. Le cadre est doré, toujours — vaguement.

Les textes portés par ces panneaux sont composés de lettres mobiles en plastique blanc, très courantes dans les années ’70, fixées chacune par deux ergots dans les rainures évoquées plus haut.

 

Les trois panneaux sont placés côte à côte. On y lit respectivement les « pansignes autoréférents » suivants :

 

 

Panneau n°1 :

1 A  2 B  1 C  1 D  1 E  1 F  1 G  1 H  1 I

1 J  1 K  1 L  1 M  1 N  1 O  1 P  1 Q  1 R

1 S  1 T  1 U  1 V  1 W  1 X  1 Y  1 Z  1 0

1B 1  3 2  2 3  1 4  1 5  1 6  1 7  1 8  1 9

(le petit décalage de la dernière ligne est volontaire, comme il le sera dans les deux autres panneaux : c’est le seul indice à même de suggérer l’explication ci-dessous)

 

Panneau n°2 :

1 A  1 B  1 C  2 D  1 E  1 F  1 G  1 H  1 I

1 J  1 K  1 L  1 M  1 N  1 O  1 P  1 Q  1 R

1 S  1 T  1 U  1 V  1 W  1 X  1 Y  1 Z  1 0

1D 1  3 2  2 3  1 4  1 5  1 6  1 7  1 8  1 9

 

Panneau n°3 :

1 A  1 B  1 C  1 D  1 E  2 F  1 G  1 H  1 I

1 J  1 K  1 L  1 M  1 N  1 O  1 P  1 Q  1 R

1 S  1 T  1 U  1 V  1 W  1 X  1 Y  1 Z  1 0

1F 1  3 2  2 3  1 4  1 5  1 6  1 7  1 8  1 9

 

[Il s’agit de panneaux décrivant leur propre contenu, en lettres et en chiffres. La base de numération n’est pas décimale mais respectivement (de haut en bas) de 23, 21 et 19. « 1F », ci-dessus vaut 34 en base 10 : il y a bien 34 chiffres 1 dans le panneau 3 — et, pour le coup, deux F.]

 

 

Projet plastique # 15  

« 4 huiles »

 

Il s’agit de 4 tableaux de mêmes dimensions (h = 40 cm, l = 60 cm), accrochés l’un à côté de l’autre au mur de la galerie à 1 m 80 du sol environ. Ce sont de véritables toiles, montées sur châssis, sans encadrement.

Ces quatre œuvres, très soigneusement peintes à l’huile, présentent quatre énoncés auto-référents (elles sont hyperréalistes, exécutées d’après photo, surtout la 3ème — laquelle met en scène une véritable pantomime en sept imagettes couleur) :

 

 

tableau n°1 :

l’énoncé braille « soixante-quatre points » (les points en relief sont peints en trompe-l’œil sur fond uniformément blanc - il y en a 64 en tout, strictement à l’échelle 1/1)

 

tableau n°2 :

l’énoncé morse « quarante-trois points, trente-cinq traits » (points et traits noirs sur fond blanc, pas de virgule, échelle fantaisiste)

 

tableau n°3 :

l’énoncé sourd-muet « sept signes » [sept images d’une jeune femme face-caméra sur fond blanc qui mime avec les mains les éléments de l’énoncé (soit 7 – s - i - g – n – e – s). Aucune de ces sept images ne comporte de cadre, elles se fondent dans le tableau]

 

tableau n°4 :

l’énoncé italien « sette e, tre r, tre s, sette t » (sans virgules ni capitales, présenté en colonne de quatre lignes au fer à droite, lettres noires sur fond blanc).

 

 

Chaque tableau porte en dessous de lui un petit rectangle-titre cuivré (du même type que ceux que l’on voit dans certains musées — pas trop neufs, donc), fixé au mur de la galerie. Les voici dans l’ordre :

 

(1) Soixante-quatre points

(2) Quarante-trois points, trente-cinq traits

(3) 7 signes

(4) (le 4ème rectangle est vierge d’inscription - à moins qu’il n’y ait

pas de rectangle du tout : à voir).