La montagne

  

    « Bonjour à tous et bienvenue sur le plateau de « Souriez, vous êtes filmés ! » Merci pour votre fidélité et pardon si je monopolise l’écran ces temps-ci, mais on doit tout faire dans cette boîte, pas vrai Fred ? - Le foot, la radio, l’humour... Encore heureux qu’on m’ait refusé à Sydney pour la gymnastique rythmique ! Hop ! Hop ! Aïe !

    Bref, faisons-nous discret un instant – allez-y en régie, un coup de baguette magique ... Merci ! –, tout petit et discret, donc, pour vous demander de continuer à nous envoyer vos meilleures cassettes – on vous les restituera vite, n’ayez crainte – à l’adresse que vous connaissez, boîte postale 6, Schaerbeek 6.

    Le thème de la soirée c’est la montagne et ce studio, avec un peu d’imagination, n’est pas sans évoquer quelque sommet enneigé, non ?!

    Il n’y en a que 14, des sommets, à dépasser les 8000 mètres. Ils se trouvent tous dans l’Himalaya, et se répartissent entre le Pakistan, l’Inde, le Tibet, la Chine, le Népal et le Bhoutan.

    Mais j’en vois qui somnolent déjà, au fond de la classe : on manque d’oxygène les petits ?

    Allez, une petite pause avec quelques images de ski...

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    « Donc, l’Himalaya – son nom signifie « Séjour des neiges » en sanskrit – l’Himalaya abrite toutes les montagnes qui font plus de 8000 mètres de haut. Elles sont au nombre de 14, en tout et pour tout, et c’est aussi en 14 ans qu’elles furent vaincues, de 1950 à 1964.

    Attention, voici une petite parenthèse poético-géographico-littéraire. Écoutez bien, voici les 14 noms de ces sommets mythiques – en commençant par le moins haut, si l’on peur dire. Prêts ? [...]

    Un peu de silence s’il vous plaît, nous prenons de l’altitude, nous sommes loin des contingences humaines, nous respirons l’air des cimes... Allons-y :

    « Gasherbrum II, 8035 mètres, Shisha Pangma, 8046, Broad Peak, 8047, Gasherbrum I ou ‘Hidden Peak’, 8068 mètres, Annapurna, 8091, Nanga Parbat, 8125, Manaslu, 8163, Dhaulagiri, 8172, Cho Oyu, 8201, Makalù, 8463, Lhotse, 8516, Kangchenjunga, 8586, K2, 8611 et le plus grand, l’Everest, 8848 mètres... » . Comme c’est beau...

... je suis ému, pardon, on se retrouve après ça...

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    « Après les sommets de poésie que nous venons de fréquenter, il est temps de redescendre sur terre et de se demander d’où vient le nom ‘Everest’ ? Tout simplement du nom d’un cartographe anglais surdoué — sir Georges Everest —, qui, le premier, effectua des milliers de mesures sur l’arc himalayen. Cela lui prit 12 ans — de 1830 à 1842 —mais ses travaux permirent d’établir des cartes précises et des relevés d’altitude incontestés. C’était avant l’invention du GPS, bien sûr, et des satellites, lesquels permettent désormais de calculer ces hauteurs à 10 centimètre près, en restant bien au chaud chez soi, devant un écran d’ordinateur....

    En 1843, Georges Everest se retira du service géographique des Indes, le célèbre « Survey of India ». Il fut remplacé par Andrew Waugh qui poursuivit son travail. En 1849 ce dernier entama l’observation d’un sommet anonyme, baptisé « peak XV ». En 1851 la porte de son bureau fut arrachée par un des calculateurs Indiens du service ; Radanath Shikdar se tenait devant lui et criait : « Sir, j’ai découvert la plus haute montagne du monde ! » C’était vrai...

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    « L’Everest fut conquis il y a près d’un demi-siècle, le 29 mai 1953 exactement, par une expédition anglaise. Deux alpinistes chevronnés furent choisis par le chef de l’expédition pour l’assaut final. C’est ainsi qu’à 11h30, après un dernier ressaut sur l’arête sud-ouest, le Néo-Zélandais Edmund Hillary et le sherpa népalais Tensing Norgay, à bout de forces, furent les premiers à atteindre le « toit du monde ».

    La nouvelle fit rapidement le tour du monde, d’autant qu’un journaliste du Times de Londres faisait partie de l’expédition. Pour être sûr que son journal fut le premier à publier la nouvelle, le journaliste avait convenu de coder son message : il était possible en effet que la communication radio soit interceptée. Ainsi « Mauvaises conditions atmosphériques » voulait dire en réalité « succès », « Base avancée » signifiait Hillary et « Attente d’amélioration » Tensing. Le message parvint à Londres. Ce n’est que le 2 juin, quand ils l’entendirent officiellement à la radio, qu’Hillary et Tensing comprirent qu’ils n’avaient pas rêvé : ils avaient conquis l’Everest, « Chomolungma » pour les Tibétains, qui veut dire ‘Déesse mère de la Terre’ – et « Sagarmatha », ‘Tête de l’océan’, pour les Népalais.

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    « Tensing Norgay, le sherpa en chef de l’expédition victorieuse sur l’Everest, fut accueilli en héros au Népal. Pourtant certains sherpas lui en voulurent : « Maintenant que tu as réussi, plus personne ne voudra gravir cette montagne, nous n’aurons plus de travail... »

    Ce sera exactement le contraire. De nouveaux alpinistes continuent d’affluer chaque année dans l’Himalaya. 1100 personnes sont déjà arrivées en haut, mais plus de 160 y ont laissé la vie.

    La première ascension de nuit fut réalisée par une cordée chinoise en 1960.

    La première ascension hivernale fut réalisée en 1980 par une équipe polonaise.

    La première femme sur le toit du monde fut Junko Tabei, une Japonaise, en 1975, qui prit de vitesse une expédition chinoise, laquelle emmenait, 11 jours plus tard, une autre femme à cette altitude record.

    L’Italien Reinhold Messner fut le premier à gravir l’Everest sans oxygène, en 1978, puis en solitaire, en 1980.

    Le sherpa Ang Rita est monté en 1996 pour la 10e fois au sommet, record absolu...

... et la première descente à ski de l’Everest fut réalisée par Hans Kammerlander en 1996... Au fou !

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    « Un des grands défis de l’alpinisme est baptisé « les 7 sommets ». Il consiste à atteindre les 7 sommets les plus hauts des 7 continents. Vous allez me dire qu’il n’y a officiellement que 5 continents, d’accord, et c’est là que les choses se compliquent... D’autant que ces 7 sommets deviennent parfois 8... Explication.

    En Asie, c’est facile, c’est l’Everest le plus haut. Pour l’Europe ce n’est pas le Mont Blanc, mais l’Elbrous, un volcan éteint en Russie, dans la chaîne du Caucase. Pour l’Amérique du Nord, c’est le Denali, en Alaska, et pour l’Amérique du Sud c’est l’Aconcagua, en Argentine. Pour l’Afrique c’est le Kilimandjaro qui se trouve en Tanzanie et pour l’Antarctique c’est le Mont Vinson. Ce qui fait déjà 6 sommets. Quel est le 7e ?

    C’est celui qui culmine en Océanie. Il semblerait bien que ce soit la pyramide du Carstensz, en Nouvelle-Guinée, 5.000 mètres environ. Mais d’aucuns affirment que cette partie-là de la Nouvelle-Guinée est toujours en Asie, et préfèrent le Kosciusko, en Australie, qui ne fait que 2.200 mètres.

    On reparle de tout ça après la séquence « mariages », qui vole un peu moins haut, vous allez voir !

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    « Donc la montagne, toujours, et le défi qui consiste à escalader le sommet le plus haut sur chaque continent. C’est un milliardaire américain, Dick Bass qui en eut l’idée et qui fut le premier à boucler les « 7 sommets » en choisissant le Kosciusko, c’était en 1986. Pat Morrow, un autre américain, fut le premier à boucler cet exploit avec le Carstensz, en 1986 toujours.

     Certains ont décidé de ne pas faire le détail et d’escalader les 8 montagnes ! Ils sont très peu à avoir réussi cet exploit : 27 seulement, dont une seule femme. Le plus jeune alpiniste ayant réussi est britannique, il s’agit de Sundeep Dhillon qui boucla le parcours à l’âge de 28 ans, c’était en mai 1998. Chapeau, car certains sommets sont extrêmement difficiles à atteindre : l’Everest, bien sûr, qui est un ogre, mais le Denali aussi, surnommé « la montagne la plus froide de la Terre » – jusqu’à -43° en été. Sans parler du Mont Vinson, en plein Antarctique !

    Le plus vieil alpiniste auteur de cet exploit avait 63 ans quand il boucla son 8e sommet. Et il avait escaladé en passant les 7 sommets des 7 plus grandes îles du monde (Groenland, Madagascar, etc.)...

    Allez, on reprend son souffle avec d’autres énergumènes...

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    « Mais, me direz-vous, d’où viennent les montagnes ? Je sens que cette question vous titille... Des mouvements de la croûte terrestre, bien sûr, qui se compose de 8 grandes plaques dérivant dans tous les sens. On ne le dirait pas, mais le sol sur lequel reposent vos pieds, comme ce studio, bouge toujours, en un lent mouvement continu, depuis 4 milliards 1/2 d’années... La vitesse des plaques les plus actives n’est que de quelques centimètres par an, mais quand elles ne vont pas dans la même direction, bonjour les dégâts : séismes, raz-de-marée, éruptions volcaniques et autres tuiles sur la cafetière !

    Les plaques se chevauchent donc, se plissent au contact l’une de l’autre... Ainsi se formèrent, et se forment toujours, les chaînes de montagnes – et l’Himalaya en est une bonne illustration, qui résulte d’une collision entre l’Inde — laquelle remonte vers le nord —, et la Chine — qui s’y oppose.

    On trouve d’ailleurs toujours des fossiles marins sur les plus hauts sommets de l’Himalaya, preuve qu’une ancienne mer fut soulevée jusque là !

    Voici d’autres commencements et premiers pas, regardez ! »

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    « En Europe on a longtemps considéré la montagne avec méfiance. On la jugeait hostile, inhospitalière et dangereuse. Vers les années 1800 d’ailleurs, les récits de voyage des premiers artistes romantiques— écrivains, peintres et poètes — évoquaient toujours les « abîmes affreux » des Alpes.

    Pourtant, en d’autres parties du globe il n’en a jamais été ainsi. En zone tropicale ou équatoriale, par exemple, la montagne est un milieu plus favorable que les terres basses environnantes. En Amérique du Sud et en Afrique ce sont les hauteurs qui ont accueilli les peuplements les plus denses et les civilisations les plus évoluées. Pourquoi ? Parce que la salubrité augmente avec l’altitude ; parce que la pluviosité qui y règne favorise l’agriculture ; parce que, aussi, la montagne a toujours servi de refuge et de repli à certaines populations menacées.

    Aujourd’hui la montagne est considérée d’un tout autre œil, plutôt favorable. Il suffit de demander aux ingénieurs qui tracent ponts et tunnels, ou aux métiers du tourisme qui attendent chaque année des millions de personnages en quête d’hauteur [...]

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    « Quelques chiffres à présent, et tout d’abord cette question étrange : ‘L’Everest est-il vraiment le sommet le plus haut ?’

    Réponse : oui — mais...

    Si l’on parle de notre système solaire, la montagne la plus haute ne se trouve pas sur Terre mais sur... Mars ! C’est « Olympus Mons », un volcan de plus de 26 kilomètres de haut !

    Sur Terre on constatera qu’un autre volcan, le Mauna Kea, à Hawaii, s’étire, de la base au sommet, sur plus de 10 kilomètres. Mais voilà... ce volcan est coupé en deux par l’océan Pacifique : seuls 4205 mètres surnagent, les autres 6000 sont immergés...

    Enfin quelqu’un s’est demandé ce qui se passait si, au lieu de prendre le niveau de la mer comme point zéro, on prenait le centre du globe. En d’autres termes, quel est l’endroit le plus éloigné du centre de la Terre ? Et là, surprise, on trouve le sommet du Chimborazo, situé en Équateur, dont les 6.310 mètres battent l’Everest de 2 bons kilomètres ! Ce calcul s’explique par le fait que la Terre n’est pas sphérique, mais légèrement aplatie aux pôles et gonflée à l’équateur...

    Allez, on se repose avec d’autres grands fous, regardez !

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    « [...] plateau n°11 : ‘symbolique de la montagne’. La montagne a toujours été un symbole fort dans l’Antiquité. On disait qu’elle était la « rencontre du ciel et de la terre – et la demeure des Dieux ». Dans la plupart des traditions, la montagne permet qu’on se mette en rapport avec la divinité, qu’on s’élève vers elle, comme lorsque l’on gravit les marches des pyramides aztèques, des temples mayas, des ziggourats assyriennes ou des temples-montagne khmers.

    On ne compte plus le nombre de « montagnes sacrées » dans le monde, dont le célèbre Parnasse, en Grèce. C’est le massif montagneux le plus élevé du pays, 2.457 mètres, et c’est là que se niche la ville de Thèbes, « nombril du monde » dans l’Antiquité.

    La Bible, de son côté, nous dit que Moïse reçut les 10 commandements au sommet du Mont Sinaï, que Jésus gravit le Mont des Oliviers, et plus tard, la colline du Golgotha – pour sa crucifixion.

    En Chine le mot « paysage » est défini par les signes « montagne-eau » : le vertical et l’horizontal. Ceux qu’intéresse la symbolique des montagnes liront avec profit Mircea Eliade, Samivel et Gaston Bachelard – vous pouvez disposer ».

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    « Fred m’a demandé pendant la pause ce qui poussait les alpinistes à prendre de tels risques. L’une des réponses les plus célèbres fut donnée par George Mallory. À la question : « Pourquoi gravir les montagnes ? » il répondit : « Parce qu’elles sont . » — Parfait, non ?

    L’histoire de Mallory est mythique. Après quelques courses dans les Alpes, il participe, en 1921 et 1922, aux deux premières expéditions dans l’Himalaya. C’est au cours de la deuxième qu’il sera le premier humain à dépasser l’altitude de 8000 mètres, et ce, sans oxygène, mais en veste de tweed et bandes molletières !

    En 1924, lors de la 3e expédition — avec oxygène cette fois –, Mallory, 38 ans, et son compagnon Irvine, 22 ans, seront aperçus pour la dernière fois vers 8500 mètres, alors qu’ils mènent l’assaut final par l’arête Nord. Ils ne reviendront jamais. On a retrouvé l’an dernier le corps de Mallory, parfaitement conservé par le froid. Est-il mort en montant ou en descendant ? A-t-il, 30 ans avant tout le monde, conquis l’Everest ? Mallory avait un petit appareil photo avec lui, qu’on cherche encore. Peut-être qu’éclatera un jour la vérité...

[Le Monde du 31 août 2010]

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    « La montagne la plus célèbre au monde, et sans doute la plus belle, la plus représentée aussi, que ce soit en affiche, en photo ou dans la publicité, est probablement le Cervin — « Cervino » en italien et « Matterhorn » en allemand. Située dans les Alpes, à la frontière italo-suisse, près d’un col qu’empruntaient déjà les Romains, cette pyramide de granite n’attira l’attention des explorateurs et des alpinistes que bien après le Mont-Blanc. Avec ses 4.477 mètres, c’est le 3e sommet des Alpes. Le récit de sa conquête est célébrissime.

    C’est un Anglais âgé de 25 ans, Edward Whymper, qui la réalisa, le 14 juillet 1865 à 13 h 40 exactement. Whymper est alors graveur, dessinateur et alpiniste de grande valeur. Il part en mission pour le Club Alpin de Londres, le premier du genre en Europe. Quand il découvre le géant de pierre, Whymper se jure d’en gravir le premier le sommet. Neuf tentatives, entrecoupées d’autres courses prestigieuses, échouent. Un jour de juillet 1865, alors qu’il se trouve de nouveau à Zermatt, il apprend par hasard qu’un de ses meilleurs amis vient de s’élancer discrètement à l’assaut de la montagne avec une cordée italienne...

    Trahison ! – La suite après ceci...

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    « Whymper, donc, apprend qu’on l’a trahi et qu’on essaie de le prendre de vitesse. Il improvise en toute hâte une équipe de 7 personnes, conduite par Croz, un des meilleurs guides alpins de l’époque. La cordée se lance à la poursuite des Italiens partis quelques heures auparavant. Avec Whymper figurent deux guides suisses de Zermatt, les Taugwalder père et fils, peu expérimentés, ainsi que trois alpinistes anglais, dont un lord. Après deux jours d’ascension exténuante, la cordée Whymper arrive la première. On est le 14 juillet 1865. L’équipe hurle de joie... Mais lors de la descente, l’un des hommes glisse, entraînant à sa suite le guide Croz et deux autres alpinistes anglais. La corde destinée à prévenir ce genre d’accident casse net, causant la mort de 4 des 7 aventuriers...

    L’histoire de cette tragique conquête aura un retentissement extraordinaire. Surtout parce qu’un des alpinistes anglais décédés était un lord de 18 ans, Francis Douglas.

    Cette ascension marquera la fin des escalades romantiques, celles des pionniers amateurs, et laissera la place à celle, bien plus contraignante, des alpinistes aguerris. Encore une petite pause...

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    « Les montagnes imaginaires sont peut-être les plus belles – en tout cas ce sont les plus difficiles à escalader. L’une des plus célèbres est le mont Iseran, dans les Alpes : crédité de 4.045 mètres, il n’a jamais existé. Pourtant il a figuré par erreur et sans interruption pendant plus de 200 ans sur de très nombreuses cartes. Cela jusqu’en 1858.

    Le mont Hercules, lui, fut purement inventé par un certain Lawson. Doté de 32.783 mètres à peine, on devait le trouver, paraît-il, au centre de la Nouvelle-Guinée.

    Quant au sieur English-Payne, il prétendait avoir photographié un certain Pic Pointu, extrêmement spectaculaire, dans les Tatras : hélas, il ne s’agissait que d’un montage et de retouches photographiques...

    Ce sont les montagnes des écrivains qui sont les plus attachantes, comme le Mont Analogue, du mystique René Daumal, ou le mont F6, du dramaturge Wystan Hugh Auden, dont les parois furent portées au théâtre – un véritable exploit celui-là : faire tenir une montagne sur des planches ...

    Mais les cimes les plus spectaculaires sont dues à Boccace : dans son Decameron il faisait intervenir des montagnes de... parmesan !

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    « Voilà, c’est avec ces images hivernales que nous allons prendre congé. J’aurais aimé, comme d’habitude, vous dire deux ou trois autres choses sur la montagne, comme les monts Rushmore par exemple, sculptés en forme de présidents américains, ou le mont Fuji, tellement important au Japon... Non, Fred ?!

    — « Quinze secondes ?! Ok, je me dépêche !

    Voici donc, pour terminer, le nom d’un deuxième Everest, mais lexical celui-là : c’est celui de la montagne la plus difficile à prononcer au monde. Le ‘Taumata-whakatangi-hangako-au-au-otamate-pokai-whenuaki-tanatahu’ est situé en Nouvelle-Zélande. Ce modeste sommet de 305 mètres et 57 lettres signifie : « Là ou Taumatea, l’homme aux gros genoux – connu sous le nom du ‘Voyageur qui a escaladé, avalé et dévalé les montagnes’–, a joué de la flûte pour sa bien-aimée ! »

    Voilà, embrassez votre bien-aimé(e) vous aussi, assurez-vous que les liens qui vous unissent sont solides, et grimpez au 7e ciel — sans oublier votre caméra, bien sûr ! À la fois prochaine ! »

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[Pour ceux qui ont eu la patience de lire jusqu’ici, voici un court extrait du roman de Jules Vernes Autour de la Lune (1872).]